Contre-indications pour faire de la plongée : ce qu’il faut savoir

19 juillet 2025

Un souffle court suffit parfois à interdire la pratique d’un sport sous-marin. Certaines pathologies passent inaperçues à la surface, mais se révèlent dangereuses en immersion, même en l’absence de symptômes au quotidien.

Des détails de santé considérés comme mineurs ailleurs prennent sous l’eau une dimension radicalement différente. Un cœur qui bat de travers, des poumons moins robustes, la prise régulière de médicaments ou une opération récente : autant de situations qui modifient d’un coup les règles du jeu. Les spécialistes actualisent sans cesse leurs recommandations, d’où la nécessité de poser un diagnostic précis avant de s’équiper.

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Pourquoi certaines conditions de santé rendent la plongée risquée ?

La plongée sous-marine attire par ses promesses de détente, de découverte et de bien-être. Pourtant, ce loisir n’a rien d’anodin. Pour descendre sans danger, il faut présenter une santé solide, sur tous les plans. Sous la surface, le corps subit des pressions qui n’existent pas sur terre, et le moindre défaut peut se transformer en menace invisible.

La pression change brutalement dès qu’on quitte la surface. Cette transition soumet l’organisme à des défis inhabituels : le risque de lésion (barotraumatisme), de problèmes de décompression, ou d’accidents cardiaques et respiratoires. Un organe un peu fragile peut suffire à faire basculer la sortie en situation critique.

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Voici les principales complications liées à la plongée :

  • Barotraumatisme : blessures provoquées par la différence de pression entre l’air contenu dans le corps et l’eau.
  • Accidents cardiaques : l’effort, le froid, la montée de stress peuvent pousser le cœur à ses limites, bien au-delà de ce qu’il supporte d’ordinaire.
  • Accidents respiratoires : asthme, BPCO, ou infection ORL peuvent transformer une banale descente en urgence médicale.

La santé mentale ne doit pas être négligée. Stress, peur des espaces clos ou troubles psychologiques peuvent désarçonner même les plus aguerris. La gestion du calme, la capacité à réagir sans paniquer, tout cela fait partie de la sécurité collective. Le moindre faux pas, et c’est tout le groupe qui se retrouve en difficulté.

Entre bénéfices et dangers, la plongée exige avant tout une évaluation médicale personnalisée. C’est le passage obligé pour pratiquer longtemps, et sans mauvaise surprise.

Les principales contre-indications médicales à connaître avant de plonger

La plongée ne laisse aucune place à l’approximation lorsque la santé est en jeu. Certaines maladies imposent un arrêt immédiat et sans appel. Les problèmes cardiaques graves, insuffisance cardiaque, antécédent d’infarctus, sont rédhibitoires. Les troubles du rythme ou une malformation exigent l’avis d’un spécialiste, tout comme une tension artérielle instable, qui ferme la porte à la pratique.

Le système respiratoire, lui aussi, réclame une vigilance absolue. Les maladies chroniques des poumons, BPCO, asthme non contrôlé, insuffisance respiratoire, rendent la plongée impossible. Un rhume, une sinusite ou une otite en cours forcent à remettre la séance à plus tard, sous peine de blessure. Une perforation du tympan qui n’a pas cicatrisé, une infection pulmonaire récente ou un passé de pneumothorax imposent une surveillance pointue.

Le cerveau et le système nerveux dictent également leurs propres règles. L’épilepsie non stabilisée, les séquelles d’accident vasculaire cérébral, les migraines sévères ou certains vertiges barrent l’accès à la plongée. Sur le plan psychique, une dépression active, une anxiété persistante ou une peur des espaces clos fragilisent la sécurité de tous.

Il existe aussi des situations particulières à évaluer de près : diabète, excès de poids, grossesse, traitements médicaux en cours. Un professionnel formé à la médecine de plongée doit analyser chaque situation. Parfois, l’interdiction n’est que temporaire : infection, opération récente, contamination au Covid-19… Il faut alors attendre le feu vert du médecin. Les recommandations de la FFESSM et de sa commission médicale rappellent que chaque cas mérite une analyse sur mesure ; le certificat médical n’est jamais un simple papier à remplir.

Quels examens et démarches médicales pour plonger en toute sécurité ?

L’accès à la plongée sous-marine ne se fait pas à la légère. Dès la première formation, la réglementation française impose un certificat médical d’aptitude pour toute pratique régulière ou sportive. Ce document, signé par un médecin généraliste ou spécialiste en médecine subaquatique, certifie l’absence de contre-indication connue. Pour un baptême de plongée, la plupart des clubs se contentent d’un questionnaire, mais à la moindre hésitation, il faut consulter.

Le médecin mène alors un véritable bilan : auscultation du cœur, vérification des poumons, interrogation sur les antécédents, contrôle de l’appareil ORL. Pour les enfants dès 6 ou 8 ans, les seniors, les personnes souffrant de maladies chroniques ou ayant connu un accident, les examens sont plus poussés. Selon les cas, il pourra demander un électrocardiogramme, une spirométrie ou un bilan sanguin. La FFESSM actualise régulièrement ses recommandations avec l’aide de la commission médicale nationale.

Voici les démarches et documents à prévoir pour pratiquer sereinement :

  • Certificat médical : obligatoire pour toute formation, à renouveler chaque année chez les mineurs, tous les trois ans pour les adultes en club hors compétition.
  • Questionnaire médical SSI : à compléter lors des formations internationales ou pour les séjours à l’étranger.
  • HandiSub et DDI : dispositifs adaptés aux personnes en situation de handicap, avec un avis médical spécialisé obligatoire.

La sécurité du groupe et la responsabilité de l’encadrement imposent une transparence totale sur l’état de santé. En cas de maladie chronique, de prise de médicaments, de convalescence après un accident ou une infection récente comme la Covid-19, il est impératif de demander un avis spécialisé. Cacher une information, c’est prendre le risque de transformer une sortie en catastrophe.

plongée risques

Plongée et pathologies spécifiques : comment prendre la bonne décision ?

La plongée sous-marine fascine par l’idée même de liberté, mais elle demande lucidité et responsabilité devant le risque médical. Certaines maladies, parfois discrètes, pèsent dans la balance : chaque décision compte. Prenons l’exemple de l’asthme. Ce n’est plus une interdiction systématique, à condition que la maladie soit parfaitement contrôlée et que le médecin donne son accord. Mais au moindre signe d’instabilité, la prudence impose d’attendre, car une crise sous l’eau peut avoir des conséquences graves.

Le diabète, longtemps considéré incompatible avec la plongée, fait désormais l’objet d’une approche personnalisée. Un diabète équilibré, sans complication, ouvre parfois l’accès à la pratique, sous réserve d’organisation stricte et de surveillance rapprochée. Les spécialistes insistent : contrôle de la glycémie avant et après la plongée, informer l’encadrant, emporter de quoi prévenir une hypoglycémie… Chaque détail compte.

L’obésité représente un facteur de risque supplémentaire. Elle augmente la fatigue, complique la décompression, nécessite une évaluation médicale approfondie et parfois des tests d’effort. Côté psychisme, la dépression, l’anxiété ou les troubles bipolaires demandent une attention particulière : le stress du milieu subaquatique peut tout amplifier. La discussion ouverte entre plongeur, médecin et moniteur s’impose alors comme une évidence.

Après un infarctus, un AVC ou un traitement médical lourd, il faut absolument s’appuyer sur l’avis d’un expert. Depuis la pandémie, la Covid-19 requiert elle aussi une période d’attente variable, d’un à deux mois selon la gravité. Restez attentif à vos sensations, ne cherchez jamais à forcer les étapes. La prudence, ici, fait toute la différence.

En plongée, la légèreté d’un geste peut peser lourd. Savoir s’arrêter, c’est parfois la seule façon de garder le goût de l’aventure intact, et de préserver tous les horizons encore à explorer.

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